
Des séances de rééducation vestibulaire sont proposées pour améliorer les vertiges, l'équilibre et la mobilité des patients atteints d'un syndrome vestibulaire périphérique unilatéral.
VPPB sont des vertiges paroxystique positionnel bénin
Les personnes souffrant de déficits vestibulaires peuvent éprouver des vertiges, des troubles de la vision, de l'équilibre ou de la mobilité. Les syndromes vestibulaires unilatéraux et périphériques (UPVD) sont des syndromes qui affectent un côté du système vestibulaire (unilatéral) et seulement la portion du système se trouvant à l'extérieur du cerveau (périphérique, c'est-à-dire faisant partie de l'oreille interne). Quelques exemples de ces syndromes comprennent le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB), la névrite vestibulaire, la labyrinthite, la maladie de Ménière unilatérale, ainsi que des déficits vestibulaires survenant à la suite d'une intervention chirurgicale telle qu'une labyrinthectomie ou l'exérèse d'un neurinome de l'acoustique. Pour traiter ces syndromes, la rééducation vestibulaire est de plus en plus utilisée ; elle consiste en divers schémas thérapeutiques fondés sur le mouvement. Dans le cadre de cette rééducation, le patient peut apprendre à provoquer les symptômes afin de désensibiliser le système vestibulaire, à coordonner le mouvement des yeux et de la tête, ce qui améliore l'équilibre et l'aptitude à marcher, et obtenir des informations sur le déficit et sur la façon d'y faire face ou de devenir plus actif. Caractéristiques des études incluses
Nous avons recensé 39 essais contrôlés randomisés (avec un total de 2 441 participants) portant sur l'utilisation de la rééducation vestibulaire pour ce type de troubles. Toutes les études concernaient une forme de rééducation vestibulaire et incluaient des adultes vivant dans la communauté et présentant des UPVD symptomatiques et avérées. Elles variaient également dans le sens où elles comparaient la rééducation vestibulaire à d'autres formes de prise en charge (médicaments, soins habituels ou manœuvres passives, etc.), à des interventions témoins ou placebo, ou encore à d'autres formes de rééducation vestibulaire. L'utilisation de différents critères d'évaluation constituait une autre source de variation entre les études (rapports de vertige, améliorations de l'équilibre, de la vision ou de la marche, capacité à participer à la vie quotidienne, etc.).
Principaux résultats
En raison des variations entre les études, seul un regroupement limité des données a été possible. Quatre études ont pu être combinées. Ils révélaient que la rééducation vestibulaire était plus efficace que l'intervention témoin ou que la fausse intervention pour améliorer les rapports subjectifs de vertige ainsi que la participation aux activités de la vie quotidienne. Deux études ont donné un résultat combiné favorable à la rééducation vestibulaire pour améliorer la marche. Les autres études indépendantes montraient toutes une amélioration dans des domaines tels que l'équilibre, la vision et les activités de la vie quotidienne grâce à la rééducation vestibulaire. L'exception à ces résultats concernait le groupe spécifique de personnes présentant un VPPB, pour qui les comparaisons de la rééducation vestibulaire avec des manœuvres de repositionnement physiques spécifiques indiquaient que ces dernières étaient plus efficaces pour réduire le symptôme de vertige, en particulier à court terme. Cependant, d'autres études ont montré que l'association des manœuvres à la rééducation vestibulaire permettait d'améliorer le rétablissement fonctionnel à long terme. Aucun effet indésirable lié à la rééducation vestibulaire n'a été rapporté. Dans les études réalisant une évaluation de suivi (de 3 à 12 mois), les effets positifs étaient maintenus. Aucune preuve n'indiquait qu'une forme de rééducation vestibulaire était supérieure à une autre. Il existe un ensemble croissant et cohérent de preuves en faveur de l'utilisation de la rééducation vestibulaire chez les personnes souffrant de vertige et de déficit fonctionnel résultant d'un VPPB.
Qualité des preuves
Les études étaient généralement de qualité modérée à élevée, mais les méthodes employées variaient. Ces preuves sont à jour jusqu'au 18 janvier 2014.
Conclusions des auteurs :
Des preuves modérées à solides indiquent que la rééducation vestibulaire est un traitement efficace et sans danger pour le syndrome vestibulaire périphérique unilatéral, d'après plusieurs essais contrôlés randomisés de haute qualité. Des preuves modérées indiquent également que la rééducation vestibulaire permet une résolution des symptômes et une amélioration du fonctionnement à moyen terme. Cependant, certaines preuves révèlent que pour le groupe spécifique de personnes ayant reçu un diagnostic de VPPB, les manœuvres physiques (de repositionnement) sont plus efficaces à court terme que la rééducation vestibulaire fondée sur des exercices, bien que l'association des deux soit efficace pour la récupération fonctionnelle à long terme. Il n'existe pas suffisamment de preuves pour distinguer les différentes formes de rééducation vestibulaire.
Traitement
Pour les canaux antérieurs
1. Manœuvre de Kim
Kim et ses collaborateurs décrivent une méthode libératoire qui fait suite au test diagnostique de Dix-Hallpike ; la séquence des manœuvres de repositionnement est illustrée. Dans leur travail, l’efficacité thérapeutique est de 96,7 %, puisqu’ils ont guéri 29 patients sur 30. De plus, elle a permis la résolution du vertige et du nystagmus dans 46,7 % des cas de manière instantanée, dans 80 % des cas en deux tentatives et dans 93,3 % des cas en trois tentatives.

Il s'agit de vertiges paroxystiques positionnels bénins du canal semi-circulaire antérieur gauche. A : la tête du patient est tournée de 45° vers la droite (côté sain) ; B : le patient est mis en position allongée sur le dos, avec la tête en hyperextension cervicale de 30° par rapport au plan horizontal du lit pendant 2 minutes ; C : la tête du patient est relevée en position horizontale, tout en conservant une orientation de 45° (1 minute) ; D : retour en position assise avec le menton penché vers le bas (30°).
2. Manœuvre d’Epley inversée
Cette manœuvre a été proposée par plusieurs auteurs. Elle fait également suite au test diagnostique de Dix-Hallpike. L’intérêt de cette procédure réside dans le fait que le canal antérieur touché est débarrassé des otolithes par les mêmes séquences positionnelles que pour une canalolithiase postérieure controlatérale. La méthode de traitement et les différentes positions sont présentées.

Manœuvre d’Epley inversée pour le traitement d’une canalolithiase du canal semi-circulaire antérieur gauche. A : le patient est assis, la tête tournée de 45° vers le côté sain (droite) ; B : le corps du patient est couché en arrière, la tête en hyperextension cervicale de 30° en dessous du plan horizontal du lit, toujours orientée du même côté ; C : la tête est tournée vers le côté affecté (gauche, oreille en position la plus basse) ; D : le patient est placé en décubitus latéral gauche, la tête face au sol ; E : retour en position assise.
3. Manœuvre de Yacovino
Dans une revue rétrospective de 2009, Yacovino a décrit une manœuvre thérapeutique pour laquelle il n'est pas nécessaire d'identifier le côté (droit ou gauche) du CSC affecté. Cette manœuvre fait suite au test diagnostique par straight head-hanging. Il a obtenu d'excellents résultats sur 13 patients. La procédure comporte quatre étapes, avec des changements de position toutes les trente secondes. En cas d’échec, la manœuvre peut être répétée. Dans cette étude, 84,6 % des patients étaient contrôlés après une seule manœuvre. De manière globale, il a fallu réaliser 1,23 fois la manœuvre pour traiter avec succès tous les patients.

Position 1 : le patient est en position assise ;
Position 2 : manœuvre de straight head-hanging plaçant le patient en décubitus dorsal avec la tête en hyperextension de 30° par rapport à l’horizontale ;
Position 3 : après 30 secondes, la tête est redressée, le menton contre la poitrine ;
Position 4 : retour en position assise.
4. Manœuvre de Li
Li et collaborateur ont développé des manœuvres de repositionnement basées sur la position de la tête déclenchant le vertige, sans évaluer la direction du nystagmus. Cette méthode, qui fait également suite à l'attitude du tête suspendue, a été appliquée à 216 patients atteints de VPPB des canaux postérieur, horizontal et antérieur, avec un taux de résolution du vertige de 96,7 %, tous types confondus. Cette manœuvre ne requiert pas de connaître le côté affecté.

Après la manœuvre de provocation en position de straight head-hanging (A), le patient est rapidement basculé en avant, face contre la table d’examen (B). Cette position est maintenue pendant quatre minutes.
Complications potentielles liées aux manœuvres de repositionnement thérapeutique
Comme les canaux antérieurs et postérieurs sont connectés l’un à l’autre par l'axe circulaire, une conversion canalaire entre ces deux canaux peut survenir lors de la réalisation de manœuvres thérapeutiques de repositionnement. En effet, dans une étude rétrospective, 13 des 564 patients (2,3 %) initialement diagnostiqués comme présentant un VPPB postérieur ont vu leur diagnostic converti en VPPB du canal antérieur. À l'inverse, cinq des quarante-et-un patients (12,1 %) avec un VPPB antérieur ont présenté un VPPB postérieur.
ref: https://www.revmed.ch/RMS/2016/RMS-N-533/Vertige-paroxystique-positionnel-benin-du-canal-semi-circulaire-anterieur
En conclusion en Manœuvre GENERALE



http://www.cochrane.org/fr/CD005397/reeducation-vestibulaire-pour-ameliorer-les-vertiges-lequilibre-et-la-mobilite-chez-les-patients-ayant-un-syndrome-vestibulaire-peripherique-unilateral
Vertiges d’origine cervicale : mythe ou réalité ?
Quelle est l’origine des troubles chez les patients présentant des vertiges associés à des symptômes cervicaux ? Le diagnostic de vertiges d’origine cervicale, parfois retenu, fait l'objet de nombreuses controverses. En effet, il n’existe aucun mécanisme pathophysiologique convaincant et aucun test diagnostique objectif. Malgré l’absence de preuve évidente de son efficacité, la thérapie manuelle peut être proposée à certains patients.
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