L’inflammation chronique, tueuse silencieuse

L’inflammation est une réaction normale du système immunitaire. Toutefois, lorsqu’elle devient persistante, elle peut favoriser l’apparition de maladies rhumatismales, cardiaques ou cancéreuses.

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Thomas Hügle

Dans le maintien chronique d’une inflammation, un phénomène de cicatrisation pathologique, appelé fibrose ou sclérose, s’installe.

La proportion de collagène, une protéine naturellement présente dans nos tissus et qui leur confère leur élasticité, a alors tendance à augmenter dans l’organisme. C’est par exemple le cas dans l’arthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune fréquente qui ne se limite pas uniquement aux articulations, mais qui peut également toucher d’autres zones du corps, comme les poumons. Cette production excessive de collagène peut conduire, à terme, à un dysfonctionnement, voire à la perte de l’organe concerné.

Certaines inflammations se manifestent de manière diffuse, par le biais de symptômes atypiques, comme la fatigue ou l'anémie.

Par ailleurs, une inflammation qui perdure peut augmenter le processus de coagulation, tout comme le dépôt cellulaire de cholestérol. Le risque de maladies ou d’accidents cardiovasculaires est donc renforcé. On sait également que l’inflammation peut favoriser la transformation de cellules anormales en cellules cancéreuses et donc contribuer à l’apparition de cancers, comme les lymphomes.

Certaines inflammations se manifestent de manière diffuse, par le biais de symptômes atypiques tels que la fatigue ou l'anémie. Elles sont donc difficiles à diagnostiquer. Une inflammation chronique des grands vaisseaux, comme l’aortite, peut perdurer longtemps sans que la personne touchée ne s’en aperçoive vraiment. C’est pourquoi il est primordial, lorsque l’on trouve des signes d’inflammation dans le sang, de ne pas les sous-estimer, d’en trouver rapidement la cause, puis de proposer un traitement adapté, qu’il s’agisse d’antibiotiques en cas d’infection, de cortisone ou de traitements extrêmement ciblés à base d’anticorps dans les maladies auto-immunes.

Le tabagisme, l’hypertension artérielle ou certaines maladies auto-immunes, comme celles touchant la thyroïde, sont également susceptibles d'engendrer une inflammation chronique, tout comme l’obésité, la sédentarité ou le stress. Par ailleurs, la présence de moisissures à l’intérieur de la maison, par exemple, peut aussi être en cause.

L’intestin joue également un rôle important dans ce processus.

Il faut savoir que les milliards de bactéries composant notre flore intestinale, ou microbiote, vivent en parfaite symbiose avec le reste de notre organisme. En cas de déséquilibre, une inflammation peut survenir. Dans ce sens, je suis persuadé que notre alimentation joue un rôle important. Les glucides que nous consommons souvent en excès sont connus pour être des aliments pro-inflammatoires. Certaines études ont ainsi montré qu’ils pourraient favoriser l’apparition de maladies auto-immunes telles que l’arthrite ou la sclérose en plaques. Une hypersensibilité ou une intolérance au gluten ou au lactose peuvent également provoquer une inflammation pouvant conduire à des douleurs osseuses et à la fatigue.

Il est par ailleurs très important de suivre un régime alimentaire équilibré, avec un apport suffisant en fruits et légumes, et donc en vitamines, particulièrement en vitamine D et en antioxydants. Une alimentation riche en fibres peut également être bénéfique en cas d'arthrose.