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CANDIDOSE, l'état des connaissances actuelles

Photo du rédacteur: 1.centre.s.o.s SAPINA1.centre.s.o.s SAPINA

Dernière mise à jour : 21 févr.

La candidose est une maladie fongique provoquée par la prolifération de champignons de la famille des Candida, dont le plus courant est le Candida albicans. Il existe plusieurs types de candidoses : la candidose génitale, la candidose cutanée, la candidose buccale, la candidose œsophagienne, etc. Les traitements sont généralement efficaces et leur forme galénique varie en fonction de la localisation de la maladie.



Candidose chronique

La candidose est une infection des muqueuses provoquée par le champignon candida. Cette levure se localise essentiellement dans la bouche, le tube digestif, sur la peau ou au niveau des organes génitaux, principalement chez la femme. La candidose est souvent ponctuelle, mais peut devenir chronique, notamment chez les personnes immunodéprimées qui développent des réactions de défense moins efficaces contre ce champignon. La plupart des candidoses chroniques sont identifiées au niveau buccal ou digestif et les patients atteints du VIH en sont fréquemment porteurs.


Symptômes

Les candidoses se manifestent différemment selon leur localisation. Le nom de la maladie fait alors référence à la zone atteinte.

La candidose buccale

La face interne des joues et la langue deviennent rouges, puis sèchent et se recouvrent d'un dépôt blanc appelé « muguet », ce qui entraîne des difficultés à s'alimenter et une perturbation du goût.


Candidose cutanée

Des lésions apparaissent sur les zones de peau nue, telles que les fesses du bébé, mais aussi sur les ongles et les plis du corps des enfants et des adultes, et sont suivies de suintement. Ces lésions rougissent d'abord, puis sont entourées d'un pourtour blanchâtre. Les zones de prédilection sont les plis et les zones de macération, des milieux humides et chauds propices à la prolifération des levures.

Candidose génitale

Chez la femme, on observe une infection du vagin et de la vulve par des champignons (vulvovaginite), accompagnée de pertes blanches (leucorrhées). Chez l'homme, une inflammation du gland (balanite) s'accompagne d'un écoulement et de démangeaisons. Un dépôt blanchâtre se forme dans le sillon entre le prépuce et le gland.


Candidose mammaire

La candidose mammaire est une affection fréquente chez les femmes qui allaitent. Elle est due au champignon Candida albicans qui prolifère de manière anormale. Elle peut toucher à la fois la mère et l'enfant chez qui elle provoque une mycose buccale, également appelée muguet. La femme ressent souvent une vive douleur, semblable à une brûlure, au niveau du mamelon, associée ou non à un changement d'aspect. Le traitement, généralement efficace, est local et par voie orale. Un traitement sera également préconisé pour l'enfant.

Candidose oropharyngée

La candidose oropharyngée est une mycose de la muqueuse buccale provoquée par le champignon Candida albicans. Elle est très fréquente et apparaît notamment en cas de diminution aiguë ou chronique du système immunitaire. Elle se manifeste par une irritation des muqueuses, associée à des rougeurs pouvant évoluer en ulcérations. Parfois, des tâches blanchâtres, plus ou moins pâteuses, peuvent se former sur la langue et le palais. Un traitement est nécessaire pour rétablir l'équilibre de la flore locale.

Candidose systémique

Une candidose systémique est une maladie grave. Un champignon (généralement le Candida albicans) colonise, par voie endogène ou exogène, un ou plusieurs organes internes, voire l'ensemble de l'organisme, au décours d'une affection grave ayant entraîné une baisse de l'immunité, chez des patients présentant des risques particuliers tels que les prématurés, les grands brûlés, les patients en réanimation, les patients greffés ou sous chimiothérapie, ou atteints du VIH. Le risque de décès est élevé (supérieur à 40 %). Un traitement antifongique doit alors être immédiatement mis en place.

Candidose vaginale

La vaginite candidosique (ou candidose vaginale) est une mycose causée par une levure du genre Candida albicans ou Trichomonas. Il s'agit d'une infection assez courante qui touche environ 3 femmes sur 4 à un moment de leur vie. Elle se manifeste par des démangeaisons, des difficultés à uriner (dysuries), des douleurs et des leucorrhées, c'est-à-dire des pertes vaginales de couleur blanc pur. Le traitement repose essentiellement sur l'introduction d'un ovule vaginal à base d'antifongique et d'antibactérien, ainsi que sur la prise d'antibiotiques si nécessaire (éconazole, miconazole), et d'autres qui s'administrent par voie orale (fluconazole).

Diagnostic

En ce qui concerne les candidoses des muqueuses et de la peau, le diagnostic ne nécessite généralement pas de prélèvement en vue d'analyse. Un examen clinique suffit généralement pour les diagnostiquer. En revanche, pour une candidose génitale, un frottis ou prélèvement local est souvent utile. En revanche, dans le cas d'une candidose œsophagienne, un examen clinique ainsi que des prélèvements sont nécessaires afin que leur culture permette d'identifier les levures responsables.

Traitement

Le traitement des candidoses génitales, cutanées et buccales repose sur l'administration d'antifongiques sous forme galénique adaptée à la zone infectée : lotions, diverses solutions, pommades, crèmes. En ce qui concerne les candidoses génitales, l'utilisation d'ovules est préconisée pour les femmes. Le partenaire sexuel doit être systématiquement traité en cas de candidose génitale, en particulier s'il s'agit d'une candidose récidivante. Le traitement des candidoses œsophagiennes, notamment chez les personnes immunodéprimées, nécessite un traitement par voie orale.


source et video

https://sante-medecine.journaldesfemmes.fr/faq/8439-candidose-symptomes-et-traitement


Candida albicans Biofilms and Human Disease, Clarissa J. Nobile and Alexander D. Johnson,Annu Rev Microbiol. 2015 ; 69: 71–92. doi:10.1146/annurev-micro-091014-104330.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4930275/


Chez l'homme, le nombre de cellules microbiennes (y compris les bactéries, les archées et les champignons) est bien supérieur au nombre de cellules hôtes. Candida albicans est l'espèce fongique la plus répandue dans le microbiote humain ; cette espèce colonise de façon asymptomatique de nombreuses régions du corps, en particulier les voies gastro-intestinales et génito-urinaires d'individus en bonne santé. Des altérations de l'immunité de l'hôte, du stress, du microbiote résident et d'autres facteurs peuvent entraîner une prolifération de C. albicans, provoquant une vaste gamme d'infections, de la muqueuse superficielle à la candidose hématogène disséminée. À ce jour, la plupart des études sur C. albicans ont été réalisées dans des cultures en suspension. Cependant, l'impact médical de C. albicans (comme celui de nombreux autres micro-organismes) dépend de sa capacité à prospérer en tant que biofilm, c'est-à-dire une communauté de cellules très denses. Les biofilms se forment sur divers dispositifs médicaux implantés, tels que les cathéters, les stimulateurs cardiaques, les prothèses dentaires et les articulations prothétiques, et leur fournissent une surface pour se développer et un sanctuaire pour prospérer. Les biofilms de C. albicans sont intrinsèquement résistants aux agents antifongiques conventionnels, au système immunitaire de l'hôte et à d'autres perturbations environnementales, ce qui rend les infections à biofilm particulièrement difficiles à traiter. Dans cet article, nous passons en revue nos connaissances actuelles concernant les biofilms formés par C. albicans et les espèces fongiques proches.


Candida albicans pathogenicity mechanisms, François L. Mayer, Duncan Wilson and Bernhard Hube, Virulence 4:2, 119–128; February 15, 2013

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3654610/


Le champignon polymorphe Candida albicans fait partie intégrante du microbiome humain. Chez la plupart des individus, C. albicans réside de manière permanente et inoffensive. Sous certaines circonstances, cependant, il peut provoquer des infections, allant des affections cutanées superficielles aux infections systémiques potentiellement fatales. Plusieurs facteurs et activités ont été identifiés comme contribuant au potentiel pathogène de ce champignon. Parmi eux, on compte les molécules intervenant dans l'adhésion et l'invasion des cellules hôtes, la sécrétion d'hydrolases, la transition levure-hypha, la détection de contact et le thigmotropisme, la formation de biofilm, la commutation phénotypique et une gamme d'attributs de fitness. Notre compréhension de l'époque et de la manière dont ces mécanismes et facteurs contribuent à l'infection a considérablement augmenté au cours des dernières années. En outre, de nouveaux mécanismes de virulence ont récemment été découverts. Dans cet article, nous présentons une mise à jour de notre compréhension actuelle des mécanismes de pathogénicité de ce champignon humain pathogène important.


Inflammation and gastrointestinal Candida colonization, Carol A. Kumamoto, Curr Opin Microbiol. 2011 August ; 14(4): 386–391. doi:10.1016/j.mib.2011.07.015.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3163673/


Les organismes Candida colonisent généralement le tractus gastro-intestinal humain en tant que composants du microbiote résident. Leur présence est généralement bénigne. Toutefois, des études récentes montrent que la colonisation par Candida est associée à plusieurs maladies du tractus gastro-intestinal. De plus, les résultats de modèles animaux affirment que la colonisation par Candida retarde la guérison des lésions inflammatoires et que l'inflammation favorise la colonisation. Ces effets peuvent créer un cercle vicieux : l'inflammation de bas niveau favorise la colonisation fongique, qui favorise à son tour une inflammation supplémentaire. La maladie inflammatoire intestinale et la colonisation fongique gastro-intestinale sont associées à des niveaux élevés de la cytokine pro-inflammatoire IL-17. Par conséquent, les effets sur les niveaux d'IL-17 peuvent sous-tendre la capacité de la colonisation fongique à stimuler l'inflammation. Étant donné que Candida est un colonisateur fréquent, ces effets pourraient avoir un impact sur un grand nombre de personnes.


Candidiasis: a fungal infection--current challenges and progress in prevention and treatment., Hani U, Shivakumar HG, Vaghela R, Osmani RA, Shrivastava A, Infect Disord Drug Targets. 2015;15(1):42-52.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25809621


Malgré les progrès thérapeutiques, la candidose demeure une infection fongique fréquente, le plus souvent causée par C. albicans, et peut se manifester sous forme de candidose vulvo-vaginale ou de muguet, une candidose cutanéo-muqueuse. La candidiase survient fréquemment chez les nouveau-nés, les personnes immunodéficitaires, comme les patients atteints du sida, ainsi que chez les personnes traitées avec des antibiotiques à large spectre. Elle est principalement due au champignon C. albicans, tandis que d'autres espèces telles que C. tropicalis, C. glabrata, C. parapsilosis et C. krusei sont de plus en plus fréquemment isolées. Des traitements antifongiques OTC sous forme de crèmes et de gels peuvent être utilisés pour traiter efficacement la candidose locale. Pour prévenir la propagation de la maladie aux organes vitaux profonds, la chimiothérapie antifongique est préférée. L'utilisation de probiotiques et le développement de nouveaux vaccins constituent une approche innovante pour la prévention de la candidose. Cette revue résume le diagnostic, l'état actuel et les défis du traitement et de la prévention de la candidose, en mettant l'accent sur la défense de l'hôte contre cette infection, les progrès du diagnostic, le rôle des probiotiques et les progrès récents dans le développement de vaccins contre la candidose.


Systemic Candida infections., L. A. Grohskopf and V. T. Andriole, Yale J Biol Med. 1996 Nov-Dec; 69(6): 505–515.

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1 Comment


celine martine
celine martine
Oct 16, 2019

Merci article très informatif !

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