La dimension thérapeutique
« Plus les muscles sont toniques, plus ils tirent en permanence sur les insertions (écrasement des disques ou déplacement des vertèbres). Lorsqu'un muscle trop tonique ne peut se relâcher totalement,il joue alors le rôle de frein. Ce manque de souplesse peut créer des douleurs, des déformations, des adaptations posturales et des genoux en Xou ().»
Françoise Mézière
Une fois cette première étape assimilée, le corps va structurer sa position. Les ouvertures sterno-scapulaires et sacro-iliaques s'inscrivent alors dans la notion d'axe sacro-lombaire-sarco-cranien. Il sera alors plus facile, dans le déroulement des enchaînements, d'expérimenter les cinq points d'appui selon les arts énergétiques chinois : les plantes des pieds, les paumes des mains, le dos (yao) et le ventre (dantien) associés.
En étant attentif aux points d'appui qui ne sont pas douloureux, les lignes de force entre les mains et les pieds sont renforcées. La pronation et la supination des chaînes articulaires engendrent des spirales et des cercles qui cheminent vers l'intégrité corporelle.
L'écoute et la conscience des chaînes articulaires s'affinent encore pour tisser « un fil de soie » entre les neuf perles (cheville, genoux, hanches, mains, coudes, épaules, sacrums, dorsales, cervicales).
Comme nous l'avons vu plus haut, la sensibilité à la respiration, en lien avec les différentes mobilités articulaires (diarthroses, amphiarthroses, micro-arthroses), va induire une meilleure circulation sanguine et une « sympathie » entre les organes. Ces principes invitent également à une meilleure régulation du système nerveux. Celle-ci, associée aux ouvertures articulaires et à la respiration, contribue à la notion d'homéostasie.
La théorie et la technique ne sont ici que des moyens, qu'il faudra éprouver. Plus que le désir ou la volonté de faire, le Yi (l'intention) devient un partenaire essentiel à l'expression la plus naturelle de notre métabolisme : le corps sait.
Sur la base du relâchement et d'un juste alignement corporel, le Qi peut circuler librement et produire ainsi le Jing (l'énergie interne). Cette énergie, que l'on active par des mouvements spiralés, protège avant tout des maladies. Elle est bien évidemment le siège d'un art martial redoutable par essence, et constitue un chemin vers la concorde silencieuse.
En réalité, le budō exprime une connaissance ésotérique, la relation de l’homme et de l’univers, d’où découle une connaissance du souffle et de l’énergie, ainsi que l’application de ces principes aux arts martiaux. Le budō, c’est aussi une conception de l’honneur, des droits et des devoirs (envers le suzerain, envers autrui et envers soi-même), ainsi qu'une pratique des arts martiaux. Les arts guerriers apparaissent donc comme des « voies » dans la mesure où c’est l’être dans son ensemble qui est concerné.
VOCABULAIRE DES ARTS MARTIAUX
AIKIDO : Voie (dô) de l’harmonie (aï) avec l’Energie-universelle (Ki).
BUDO: les arts martiaux japonais en tant que Voie (dô) des Chevaliers (Bu).
BUSHI : guerriers japonais.
DO : Voie, chemin spirituel (en chinois : Tao).
DOJO : lieu (jo) où l’on apprend à suivre la Voie (dô) ; école d’arts martiaux ; atelier où l’on pratique le Zen, etc.
JUDO : art (dô) de la souplesse (ju), développé au début de ce siècle, à partir de l’ancien Ju-Jutsu.
JU-JUTSU : techniques (jutsu) de combat non-armé, basées sur l’art de l’esquive (ju souplesse corporelle).
KENDO : art du sabre.
KI : énergie cosmique ; souffle vital (Ki veut dire « souffle »).
KIAI : cri, en tant qu’expression de concentration d’Energie (Ki).
RYU : école traditionnelle où les arts martiaux sont enseignés.
SAMOURAI : chevalier guerrier ayant droit à porter deux sabres (ce droit lui fut retiré en 1876 par l’empereur Maïji).
SHADO : art du tir à l’arc.
SHINAI : sabre de bambou utilisé dans le Kendo.
TANDEN : centre spirituel de l’être humain. Il se situe un peu en dessous du nombril.
ZAZEN : méditation assise.
ZEN : (du chinois Chan, lui-même dérivé du sanskrit dhyâna : « méditation ») discipline qui mène à la réalisation de soi.
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